Allergies : tout pour protéger bébé

De plus en plus d’enfants souffrent d’allergies, notamment alimentaires. Pas de panique, il est possible de limiter les risques… même s’il y a déjà des cas dans la famille. Explications.

Vive l’allaitement !

La meilleure barrière anti-allergies ? Le lait maternel. De nombreuses études démontrent son effet protecteur, à travers ses fragments protéiques d’aliments absorbés par la maman. L’allaitement permet donc de mettre en contact le système digestif de bébé avec des substances potentiellement allergisantes dès la naissance. Or, on sait que ce type d’exposition précoce et régulière améliore la tolérance alimentaire. « Plus tôt le système immunitaire de bébé rencontre ces protéines, moins il y a de risques qu’il les considère comme des agresseurs potentiels, ce qui est le principe de l’allergie », explique le docteur Nhân Pham-Ti, chef de service de l’unité d’allergologie à l’Institut Pasteur (Paris). Voilà pourquoi les médecins recommandent l’allaitement. Surtout quand le nourrisson a un « terrain atopique » ; autrement dit, s’il a des parents ou des grands frères et sœurs souffrant déjà d’allergies.

Vous ne pouvez pas ou ne voulez pas allaiter ? Il y a des antécédents d’allergies dans votre famille ? Certains médecins recommandent d’opter pour un lait hypoallergénique. Disponibles en pharmacie, en parapharmacie et en grande distribution, ces laits infantiles peuvent prévenir la survenue de manifestations allergiques chez les nourrissons à risques.

Attention, évitez surtout le lait de soja et les autres « laits végétaux » (comme ceux d’amande ou d’avoine). En effet, ils ne sont pas adaptés aux besoins nutritionnels des tout-petits et peuvent être eux-mêmes allergisants.

Quand et comment diversifier l’alimentation de bébé ?

Bonne nouvelle, le mode d’emploi d’une diversification alimentaire réussie est beaucoup moins strict que par le passé. Qu’il y ait ou non des cas d’allergies dans la famille, vous pouvez désormais commencer à introduire de nouveaux aliments vers 5-6 mois, voire dès 4 mois : « L’essentiel est de sentir bébé prêt pour cette nouvelle étape. Quand il commence à se tenir assis et à manifester de l’intérêt pour l’assiette des plus grands en cherchant à l’attraper ou en faisant des mimiques avec sa bouche, c’est le bon moment », précise le docteur Nhân Pham-Ti.

Finie l’époque où il fallait impérativement débuter la diversification alimentaire avec des compotes de pomme et des purées de carotte ! Commencez par ajouter des céréales contenant du gluten, puis enchaînez avec de la viande, du poisson, de l’œuf et des fruits rouges ou exotiques. À condition, évidemment, que les préparations données à la cuillère soient parfaitement lisses, dépourvues de sucre et de sel, et proposées, au début, en toutes petites quantités. « L’essentiel, encore une fois, est que le système immunitaire de l’enfant entre en contact tôt et progressivement avec des substances potentiellement allergisantes. Mais aussi, que ces premières découvertes gustatives riment avec plaisir », insiste le docteur Nhân Pham-Ti.

Allergie et hérédité, le vrai du faux

Halte aux idées reçues : ce n’est pas parce vous êtes allergique à la cacahuète que votre enfant le sera. En revanche, il présentera un terrain atopique, c’est-à-dire une sensibilité aux allergènes. Voilà pourquoi il faudra prendre soin de prévenir les allergies ORL ou cutanées. Comment ? En protégeant bébé du tabagisme passif, en aérant sa chambre et en hydratant bien sa peau pour renforcer sa barrière cutanée.